mercredi 15 août 2012

Lionceau et Lionne finie



C'est une bête  longue, souple, fidèle et sans détours

De ses pattes fortes de lionceau
de son œil large, vif et tendre
elle veille sur son monde
Parfois elle rugit et grogne, un feulement peut aussi suffire

Au fond de ses placards
les robes s'incrustent au fil des ans.
Elle est fidèle aux étoffes.
Dans son carnet, seuls les numéros changent
Les noms restent les mêmes
D'autres s'y ajoutent parfois.
Elle rassemble pêle-mêle tous ceux qu'elle aime, ceux qui l'irritent à la fois
Sa patte les tient serrés, ses griffes aussi.

Mais elle les rudoie tous du même amour

Dans cette famille de nomades,
elle est celle qui arpente longuement son antre et l'habite fidèlement
C'est une vagabonde sédentaire
Un fauve formidable qui ose les voyages.

Un petit lion qui aime les éléphants, mais surtout les humains

Bon anniversaire ma sœur que j'aime au delà des mots.

jeudi 10 novembre 2011

Épitaphe


When in doubt; do something reckless.

Comme ... essayer d'écrire un livre par exemple!

mercredi 9 novembre 2011

en attendant l'hiver, j'ai essayé de coller ma langue sur l'asphalte; ça n'a pas marché.
Pas de substituts pour les poteaux de métal
Il y a des textes devant lesquels on ne peut que s'incliner

Dans les paniers d'osier de la salle des ventes
Une gloire déchue des folles années trente
Avait mis aux enchères, parmi quelques brocantes
Un vieux bijou donné par quel amour d'antan

Elle était là, figée, superbe et déchirante
Ses mains qui se nouaient, se dénouaient tremblantes
Des mains belles encore, déformées, les doigts nus
Comme sont nus, parfois, les arbres en Novembre

Comme tous les matins, dans la salle des ventes
Bourdonnait une foule, fiévreuse et impatiente
Ceux qui, pour quelques sous, rachètent pour les vendre
Les trésors fabuleux d'un passé qui n'est plus

Dans ce vieux lit cassé, en bois de palissandre
Que d'ombres enlacées, ont rêvé à s'attendre
Les choses ont leurs secrets, les choses ont leurs légendes
Mais les choses nous parlent si nous savons entendre

Le marteau se leva, dans la salle des ventes
Une fois, puis deux fois, alors, dans le silence
Elle cria: "Je prends, je rachète tout ça
Ce que vous vendez là, c'est mon passé à moi"

C'était trop tard, déjà, dans la salle des ventes
Le marteau retomba sur sa voix suppliante
Elle vit s'en aller, parmi quelques brocantes
Le dernier souvenir de ses amours d'antan

Près des paniers d'osier, dans la salle des ventes
Une femme pleurait ses folles années trente
Et revoyait soudain défiler son passé
Défiler son passé, défiler son passé

Car venait de surgir, du fond de sa mémoire
Du fond de sa mémoire, un visage oublié
Une image chérie, du fond de sa mémoire
Son seul amour de femme, son seul amour de femme

Hagarde, elle sortit de la salle des ventes
Froissant quelques billets, dedans ses main tremblantes
Froissant quelques billets, du bout de ses doigts nus
Quelques billets froissés, pour un passé perdu

Hagarde, elle sortit de la salle des ventes
Je la vis s'éloigner, courbée et déchirante
De ses amours d'antan, rien ne lui restait plus
Pas même ce souvenir, aujourd'hui disparu...


jeudi 9 juin 2011

peine perdue, balles perdues

Les balles se sauvent
les balles se perdent
c'est plein de balle perdues
dans la tête des fous