jeudi 10 novembre 2011

Épitaphe


When in doubt; do something reckless.

Comme ... essayer d'écrire un livre par exemple!

mercredi 9 novembre 2011

en attendant l'hiver, j'ai essayé de coller ma langue sur l'asphalte; ça n'a pas marché.
Pas de substituts pour les poteaux de métal
Il y a des textes devant lesquels on ne peut que s'incliner

Dans les paniers d'osier de la salle des ventes
Une gloire déchue des folles années trente
Avait mis aux enchères, parmi quelques brocantes
Un vieux bijou donné par quel amour d'antan

Elle était là, figée, superbe et déchirante
Ses mains qui se nouaient, se dénouaient tremblantes
Des mains belles encore, déformées, les doigts nus
Comme sont nus, parfois, les arbres en Novembre

Comme tous les matins, dans la salle des ventes
Bourdonnait une foule, fiévreuse et impatiente
Ceux qui, pour quelques sous, rachètent pour les vendre
Les trésors fabuleux d'un passé qui n'est plus

Dans ce vieux lit cassé, en bois de palissandre
Que d'ombres enlacées, ont rêvé à s'attendre
Les choses ont leurs secrets, les choses ont leurs légendes
Mais les choses nous parlent si nous savons entendre

Le marteau se leva, dans la salle des ventes
Une fois, puis deux fois, alors, dans le silence
Elle cria: "Je prends, je rachète tout ça
Ce que vous vendez là, c'est mon passé à moi"

C'était trop tard, déjà, dans la salle des ventes
Le marteau retomba sur sa voix suppliante
Elle vit s'en aller, parmi quelques brocantes
Le dernier souvenir de ses amours d'antan

Près des paniers d'osier, dans la salle des ventes
Une femme pleurait ses folles années trente
Et revoyait soudain défiler son passé
Défiler son passé, défiler son passé

Car venait de surgir, du fond de sa mémoire
Du fond de sa mémoire, un visage oublié
Une image chérie, du fond de sa mémoire
Son seul amour de femme, son seul amour de femme

Hagarde, elle sortit de la salle des ventes
Froissant quelques billets, dedans ses main tremblantes
Froissant quelques billets, du bout de ses doigts nus
Quelques billets froissés, pour un passé perdu

Hagarde, elle sortit de la salle des ventes
Je la vis s'éloigner, courbée et déchirante
De ses amours d'antan, rien ne lui restait plus
Pas même ce souvenir, aujourd'hui disparu...


jeudi 9 juin 2011

peine perdue, balles perdues

Les balles se sauvent
les balles se perdent
c'est plein de balle perdues
dans la tête des fous

lundi 6 juin 2011

samedi pm

Dans la Cadillac
glacée de soleil
un panache de mariée
ligoté sur le capot,
crème,
leurs cœurs mornes roulent
sur la 204

mardi 5 avril 2011

toutes les minutes

La sonorité des minutes lumineuses
battaient un tambour au néon dans ma tête
c'était une nuit spécial 15%

Betina 1

Escortée de nuage rose
Chevauchée d'un rongeur dérisoire
et de son chorus line de légumes racines
sans vitamines
je te regarde
te mesurer aux extrémités
de ce paternel qui frôla l'improbable et qui
défie l'incroyable

jeudi 24 février 2011

la veille

à la veille du voyage
à côté de la valise verte, ouverte
les vêtements noirs naufragés
le chat en camouflage y laissent d'innombrables traces
que je pincerai du bout des doigts pendants les heures d'absence
de minuscules perches tendues sur l'étendue silencieuse
l'étendue muette de ronrons.

mercredi 23 février 2011

rentrer

Quand il est sorti dans l’aube égratignée, le jour était gris béton. Pour lui la lumière était triomphante. Il l’a aperçue, juste à côté de la porte appuyée sur la muraille grise. Elle s’est redressée en donnant un coup d’épaule, elle a penché la tête à gauche, comme le faisait sa mère, et elle lui a dit :

« On rentre à la maison, tu veux ?